L'évocation de Charleville-Mézières le laissa songeur. Rendez-vous compte : c'était la ville du grand Arthur Rimbaud ! Il fut pris soudainement d'une intense émotion. S'il avait été un grand écrivain, il aurait transformé son émoi en poésie, et aurait, par une magique alchimie, fait s'envoler dans la légèreté dorée de la métaphore le diamant brut de ses sentiments. Seulement voilà : Paddy était un économiste et non pas un littéraire. Et qui plus est, comme tous les gens du Nord, il avait bien du mal à exprimer tout ce qui lui venait du coeur. Ainsi, dans la sécheresse de son inspiration, la seule oeuvre qu'il fut capable de créer fut une minuscule déjection fécale. Même si celle-ci avait la parfaite circularité d'un astre et la mélancolie ténébreuse de l'ébène, il faut avouer aux âmes chastes et pures qu'elle n'avait pourtant rien de poétique. Pour se reprendre et surtout dissimuler l'émotion anale qui s'était échappée de lui, il eût l'idée de réciter un poème de Rimbaud. Cependant, devant la contemplation d'une telle production scatologique, les seuls vers qui lui vinrent en tête furent ces alexandrins que Rimbaud avait écrit avec Verlaine
dans leur Album zutique :

Sonnet du trou du cul
Obscur et froncé comme un oeillet violet,
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré sous le vent cruel qui les repousse
A travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

Mon rêve s'aboucha souvent ##########
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Nde : L'Editeur ici prie son lecteur d'excuser la narratrice de cette histoire qui s'est cru autorisée, sous couvert la grandeur évocatrice de la Littérature, de citer des passages tout à fait scandaleux, par leurs descriptions scabreuses et même obscènes de l'oeuvre soit disant poétique d'Arthur Rimbaud. Le lecteur comprendra donc que les principes élémentaires de la décence ont obligé l'Editeur à censurer ces vers ignominieux.


et les caniveaux, c'est pour qui ???
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